L’un des grands problèmes qui rongent l’économie nationale et qui favorise l’amenuisement du pouvoir d’achat du Congolais d’une manière générale, c’est l’absence du contrôle de prix sur le marché. On observe un laisser-aller total et délibéré au point que les opérateurs économiques et les commerçants fixent le prix à leur guise.
Cette situation a, après examen minutieux, interpellé le ministre national en charge de l’Économie nationale et commerce, Nemoyato Bagebole qui décidé de changer les choses. Il s’est en effet résolu de faire du contrôle des prix des produits de grande consommation tels : les poissons, chinchards, riz, sucre, farine, poulets, haricots, manioc, son cheval de bataille.
Il l’a dit au cours d’une émission télévisée spécialisée où il s’adressait à de journalistes de différents organes de presse, rapporte une dépêche de l’Agence congolaise de presse dans son édition de lundi 20 mai 2013. Le ministre indique la même source, après s’être attaqué à l’exercice du petit commerce et à la dédollarisation de l’économie congolaise, un autre défi se dresse devant lui, celui du contrôle des prix des produits de grande consommation.
MM. Albert Kasongo Mukonzo, Directeur général de l’OCC et Jean-Paul Nemoyato, Ministre de l’Économie et commerce, à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de l’Accréditation à Kinshasa, le samedi 9 juin 2012.
Son ministère dira-t-il, est en train d’avancer méthodiquement pour s’attaquer aux produits importés où les marges bénéficiaires sont, par moment, très exagérées.
L’impact de la taxe OCC sur le prix de vente 0,54 USD sur un carton de Mpiodi (chinchards) vendu à 50 USD
Il n’est pas normal par exemple qu’un carton de poisson chinchards rendu à Matadi à 12-15 dollars UU, soit vendu à Kinshasa à plus de 60 dollars américains. Ou encore un sac de ciment rendu à Matadi à 5 dollars, soit vendu à plus de 14 dollars à Kinshasa. La marge bénéficiaire est trop importante.
Même son de cloche pour des produits comme le poulet de chair, la viande importée ou la farine qui se vendent 4 fois plus cher.
Pour faire face à ces difficultés, le ministre Nemoyato a révélé que le gouvernement a recruté un cabinet d’audit très outillé pour déterminer le coût réel de l’importation de ces produits de grande consommation.
Mettre fin au commerce triangulaire
Après avoir pris des mesures au niveau du Cadre permanent des concertations économiques (CPCE), structure réhabilitée pour des éventuelles négociations entre le privé et l’Etat, des décisions seront prises pour mettre fin au système de commerce triangulaire qui a réduit sensiblement le pouvoir d’achat des Congolais.
Le patron de l’économie et commerce a même expliqué aux chevaliers de la plume que les deux chambres du Parlement sont déjà saisies de cette affaire et sont en possession du rapport d’audit.
Proportion du taux OCC sur le prix de vente d’un carton de chinchards
Quelles sont ces « autres taxes » payées entre Matadi et Kinshasa pour arriver à une telle fixation de prix ?
Toutefois, l’autorité est convaincue qu’il faut également mener une politique nationale pour réduire le taux d’importation des produits de grande consommation. Estimant que ce n’est pas pour rien, il y a quelques jours, le gouvernement a pris l’option de réhabiliter le site DAIPN, pour une forte intégration locale des produits de consommation courante comme les œufs, le poulet de chair…
Un effort cependant devra être consenti pour encourager les privés, expatriés ou nationaux qui veulent investir dans la pêche. Parce qu’il n’est pas normal qu’avec le potentiel de cours d’eau très poissonneux que le Congo regorge et où les poissons meurent de vieillesse, qu’on puisse continuer à consommer des poissons importés de l’étranger.