Après avoir visité il y a quelques semaines, le laboratoire pharmaceutique New Sesamex à Kingabwa dans la commune de la Gombe, le Dr Félix KABANGE NUMBIi, accompagné du Directeur de la 3ème direction en charge des médicaments, le pharmacien Daniel NGELEKA, et du président de l’ordre des pharmaciens en RDC, Chandende ENZUN, s’est rendu à Mohak, qui est aussi une société pharmaceutique situé toujours à Kingabwa.
Ici, le constat du Dr Félix KABANGE NUMBI a été malheureux. On peut lire sur son visage la désolation et l’inquiétude. Il était impossible au ministre de la Santé de contenir sa déception.
Les conditions de fabrication des médicaments ne sont pas du tout respectées chez Mohak. Les normes sont tout simplement bafouées. De la salle de stockage des matières premières, en passant par la salle de mélange, la salle de l’étiquetage pour finir au dépôt où sont casés les produits finis, les normes de fabrication et de conservation ne sont pas au rendez-vous. Les sanitaires, sont des endroits propices pour la contamination des maladies. Ici, c’est la crasse. A quelques mètres de là, un amas de papiers usagés « orne » le coin.
A faire foi aux propos du Dr Félix Kabange Numbi, chez Mohak, il n’y a pas de zone de mise en quarantaine ; il n’y a pas de zone où les produits analysés sont classés, il n’y a pas non plus de salle d’étiquetage de produit. « Dans la salle où sont gardées les matières premières, la température ne répond pas aux normes. Elle s’élève à 40 ° ; au laboratoire, aucune bonne pratique n’est respectée, les produits pour la fabrication de médicaments oxydés ».
- Ministre de la Santé publique, M. Félix Kabange Numbi.
« Lorsque les bonnes pratiques de fabrication seront respectées, je viendrai moi-même vérifier pour ouvrir, parce qu’on ne peut pas continuer comme ça »
A la vue de cette situation, le ministre de la Santé publique n’a pas hésité de frapper. Au terme de sa visite, il a décidé de fermer ce laboratoire. « Je regrette, vous allez prendre toutes les dispositions qui s’imposent pour que cette industrie pharmaceutique soit fermée, on ne peut pas mettre à la disposition de la population des médicaments qui ne répondent pas aux normes ; il y a un minimum des conditions de fabrication qui doivent être respectées, ce minimum n’existe pas ici », déclare t-il. Même un agent de cette firme a lâché indiscrètement à la délégation accompagnant le ministre de la santé : « il faut fermer ce laboratoire, ils sont très sale ».
Sur le champ, Dr Félix KABANGE NUMBI a instruit le directeur de la 3ème direction d’amener les huissiers de la justice et un inspecteur pour qu’ils ferment ce laboratoire. « Lorsque les bonnes pratiques de fabrication seront respectées, je viendrai moi-même vérifier pour ouvrir, parce qu’on ne peut pas continuer comme ça », martèle-t-il tout en soulignant qu’on ne sait plus encourager ceux qui respectent de bonnes pratiques et qui dépensent beaucoup d’argent malheureusement les médicaments qui sont fabriqués dans les bonnes conditions et ceux fabriqués dans les mauvaises conditions sont tous mis au marché et cela au même prix.
A faire foi aux explications du ministre de la Santé publique, le laboratoire pharmaceutique Mohak ne respecte pas le code du travail. On y trouve des agents qui ont fait deux ans sous le statut du journalier. Cette entreprise aussi emploie un personnel non qualifié. « C’est un électricien formé ici sur le tas qui fait des analyses au laboratoire, dans une ville où il y a pléthore de techniciens de laboratoire. Le seuil de tolérance a dépassé la ligne rouge, on ne peut plus continuer ainsi », fait remarquer Dr Félix KABANGE NUMBI.