Des commerçants véreux mettent sur le marché des produits alimentaires impropres à la consommation. Plusieurs acheteur s et consommateurs s’étonnent de voir sur les emballages les dates dépassées des aliments destinés à la consommation. Ce phénomène prend de plus en plus de l’ampleur à Kinshasa. Tout le monde accourt pour se procurer ces biens qui coûtent moins cher auprès des vendeurs ambulants et ceux qui étalent à même le sol sur les différents trottoirs et passerelles.
Dans les rayons de plusieurs supermarchés localisés au centre ville de Kinshasa, les produits périmés sont visibles. Les étalages des marchés principaux de la capitale sont inondés de ces denrées expirées. Des vendeurs étalent les produits périmés à même le sol sur les avenues du commerce, du marché, du plateau, Ruakadingi, Gambela. Les mêmes produits sont commercialisés sur les grandes artères dont le boulevard du 30 juin à la hauteur du rond point Socimat, à Batetela, devant la Regideso, à la Grande poste, sur l’avenue des Huileries par les vendeurs à la criée.
Dans les rayons des supermarchés et sur les avenues où les biens sont étalés à même le sol, les aliments tels que le lait, les boîtes de conserve, les pâtes, sont les plus souvent exposés. Les vendeurs à la criée commercialisent des biscuits, des bombons, des laits en liquide, des chocolats à vil prix.
Si dans un supermarché le biscuit coûte 2500 FC, auprès des vendeurs ambulants, le même produit varie entre 700 FC et 800 FC. Cette différence est justifiée par le fait que le produit qui se vend à 2500 FC, expire dans quelques temps, et généralement dans deux ou trois mois. Tandis que les produits vendus à 700 FC dépassent largement la date de péremption.
En rabaissant le prix, l’objectif visé par les commerçants véreux est d’écouler le plus rapidement possible le lot des marchandises qui s’approchent de la date d’expiration. Cette pratique permet aux vendeurs de liquider ces produits en vue de récupérer une grande partie du capital investi dans ces marchandises.
La population est la première victime de cette pratique décriée par les membres de l’association de protection des consommateurs. Une gué- guerre permanente existe toujours entre les commerçants et les consommateurs. Chacun protège ses intérêts.
Du coté des officiels, aucune politique correcte de lutte contre ce phénomène nuisible à la santé des populations n’est mise en place. Au ministère de la santé publique, à la direction générale de la quarantaine internationale transformée en programme national de l’hygiène aux frontières, certains agents affirment que les produits périmés sont interdits de vente car ils conduisent à la mort. « Tout produit qui expire, ne peut plus être consommé car il devient un poison. La population doit faire très attention », averti un cadre du programme national de l’hygiène aux frontières ex quarantaine international.
Les conséquences sont beaucoup plus liées à la santé des populations en termes des maladies et celles-ci dépendent des anticorps des personnes. La consommation des aliments expirés provoquent chez les uns des maladies de la peau et chez les autres des maladies diarrhéiques et voir même pulmonaires. « J’ai vu un enfant de moins de dix ans succomber dans un hôpital après avoir consommé un chocolat périmé. Cela a provoqué des maladies cutanées puis des vomissements terribles. Tout ça à cause de la consommation des produits expirés », affirme une infirmière de l’hôpital général de Kinshasa, ex Mama Yemo.
Responsabilité de l’État
L’État est le premier protecteur de sa population. Des analystes des politiques publiques accusent l’État d’avoir démissionné de ses prérogatives. D’autres encore fustigent le fonctionnement des services censés protéger la population et tirent à boulet rouge sur ministère de l’économie et celui de la santé.
« Que fait l’Office congolais de contrôle, OCC ? », s’interrogent-ils ? « Pour protéger la population, le constituant a institué des services spécialisés avec des missions spécifiques. L’OCC est l’œil de l’État aux frontières. Aucun produit ne peut passer ou entrer en RDC sans être analysé, inspecté ou contrôlé sur le plan de la qualité, de la quantité et de laboratoire par l’OCC. La responsabilité de cet établissement public s’arrête là du moins en ce qui concerne les aliments.
Sur le plan interne ou sur le marché de consommation, c’est le service d’hygiène qui assure la protection des populations. Il vérifie et veille sur la qualité des produits en pleine vente », explique un membre de l’association des consommateurs du Congo.
Les inspecteurs du ministère de l’économie ont aussi un rôle à jouer dans ce circuit de contrôle et de protection de la population. « Ce sont eux qui interpellent les opérateurs économiques », ajoute-t-il. « Quel service ne remplit pas sa mission parmi ceux que j’ai cité ? », se demande-t-il. Et de répondre « A mon avis, c’est le service d’hygiène ».
Actuellement, le service d’hygiène est quasi existant car il n’est pas opérationnel et ses missions ne sont pas remplies comme il les faut. L’absence de fonctionnement de cette structure de l’État laisse le champ libre aux commerçants et expose les consommateurs. Le législateur doit mettre en place des lois claires pour permettre aux structures de bien faire leur travail de protection de la population.
Source : Congo News – BM