Du concept de risque
Le risque est la combinaison de probabilité d’événement et de sa conséquence. Il est l’effet de l’incertitude sur les objectifs. C’est l’éventualité d’un événement ne dépendant pas exclusivement de la volonté des parties et pouvant causer la perte d’un objet ou tout autre dommage. C’est aussi le fait de s’exposer à un danger dans l’espoir d’obtenir un avantage.
La gestion du risque s’attache à identifier les risques qui pèsent sur l’activité d’une entreprise ou sur son fonctionnement au regard de la mission qui lui est assignée.
Toute activité économique entraîne des risques que les responsables doivent avant tout évaluer afin de mieux les gérer. Pour cela, il faut les identifier puis les minimiser, assurer financièrement ou moralement la charge de ceux qu’ils jugeront acceptables.
L’identification du risque passe aujourd’hui par la compréhension du cycle de gestion, qui intègre les partenaires divers en amont et en aval, dans un environnement d’interaction entre l’entreprise et les autres parties prenantes (Banques, clients importateurs ou autres, fournisseurs exportateurs, etc).
La démarche d’analyse et d’identification systématique est restée traditionnelle dans le domaine de la santé, où la gestion des risques et des vigilances sanitaires est devenue indissociable de la démarche qualité. Comme il est aujourd’hui admis que la santé n’a pas de prix, tout ce qu’on appelle produit « sensible » quel que soit son degré devient sujet d’une attention particulière. Il en est aussi le cas particulièrement en matière de commerce et d’évaluation de la conformité.
De l’évaluation du risque
Face à l’augmentation des volumes, à la complexité des réglementations et des échanges, ainsi qu’à la course aux profits sans mesure, opposées par ailleurs à l’exigence de facilitation du commerce et de fluidité des opérations, l’augmentation du risque devient inéluctable.
L’efficacité du contrôle ne peut être améliorée que sur le plan qualitatif. D’où la nécessité d’évaluer le risque de fraude pour mieux contrôler tout en contrôlant moins. Le contrôle efficace doit présenter un caractère effectif, proportionnel et dissuasif.
Dans ces conditions, l’évaluation des risques a comme fonction d’examiner et de déterminer la probabilité de survenance d’un événement, dû à des facteurs divers. Son rôle est de gérer au mieux les ressources limitées de contrôle, le temps alloué pour ledit contrôle étant généralement très réduit au regard de la diversité de la matière en compétition. Durant ce laps de temps, l’entreprise ou spécialement l’organisme de contrôle doit sélectionner les marchandises devant faire l’objet du contrôle ou d’une visite, décider du degré et des étapes d’analyse ou d’essai.
Un des objectifs de l’analyse des risques est alors de connaître la manière dont l’organisme de contrôle peut choisir, ou mieux comment il peut répartir les ressources (temps, moyens humains, matériels) pour optimiser les résultats.
Une caractéristique commune des conditions de travail de tous les organismes de contrôle aux frontières est le volume élevé de transactions à l’importation et la simple impossibilité de les vérifier toutes de manière exhaustive, surtout quand elles ne sont pas bien conditionnées. Le seul moyen de s’en sortir devient la sélectivité par la catégorisation des produits et la mise en place de procédures conséquentes.
L’évaluation des risques dans ce cas est utilisée pour permettre la sélection ou le ciblage en concentrant l’activité sur les produits les plus sensibles, c’est-à-dire les plus susceptibles de couvrir un danger, et donner les résultats les plus crédibles et fiables à cette occasion. L’essentiel étant de faire une évaluation pour une périodicité à déterminer suivant notamment le client, le fournisseur et la nature de l’importation. Un client qui a importé plus d’une fois des produits avariés a plus de chance de voir sa marchandise contrôlée intégralement lors d’une prochaine importation.
La stratégie repose essentiellement sur des recoupements statistiques, des considérations économiques, le niveau de dangerosité du produit, l’impact du produit sur le marché, la réglementation en vigueur, les alertes sanitaires, etc.
Ces facteurs concourent à la sélection des produits à échantillonner, s’agissant des laboratoires d’essais par exemple, et à la méthode d’échantillonnage à utiliser.
Pour être capable de bien évaluer le risque, le responsable devra être apte à bien comprendre le sens d’une décision qui est un choix important à effectuer. Tant que la décision ne sera pas prise, les produits à analyser vont s’accumuler et la facturation y relative va sensiblement augmenter au risque de contraindre l’importateur à payer des frais supérieurs au prix de la marchandise.
A cet égard, ne faut-il pas penser au concept du maximum facturable ? Ce qui enverrait à considérer aussi bien le souci de juste rémunération pour l’organisme prestataire que celui de minimisation justifiable de coûts pour le client. Après tout, il existe un seuil psychologique à ne pas franchir en matière de prix, une espèce de prix plafond opposable au prix plancher.
Dans le processus de décision, il faut toujours analyser les avantages et les désavantages du choix à entreprendre. De plus, il est important de bien comprendre ce qu’est un risque, car c’est une action entreprise dans l’espérance d’avoir un gain mais aussi la crainte d’un préjudice, d’une perte ou d’un échec.
Mais, dans tous les cas, une entreprise ne peut pas évoluer correctement dans ce monde constamment en mouvement sans prendre des risques. Le rejet absolu de risque conduirait à l’immobilisme, sinon à la mort. Et en politique particulièrement, nous avons souvenance de cette belle pensée de Neslon Mandela disant opportunément : « Il n’y a que des hommes politiques qui croisent les bras qui ne font pas d’erreur ». Pensée tirée de son dernier ouvrage testament : « Conversations avec moi-même ».
Nous pourrions ainsi soutenir en conclusion que dans une entreprise moderne, tous les risques inhérents à l’activité doivent être gérables dans une large mesure. L’OCC a appris à gérer les siens, sans mettre en péril la population par la consommation des produits périmés ou impropres à la consommation, courant quelquefois le risque difficilement gérable hélas, celui-là, d’être traité de tous les noms d’oiseaux par des importateurs de mauvaise foi. Minoritaires heureusement.