Selon un communiqué dont une copie est parvenue hier mercredi 31 octobre à notre Rédaction, il s’agit de 4 805 sacs de 50 kg de farine de blé (soit 250 tonnes) et 97 sacs de haricots (soit 5 tonnes) impropres à la consommation. L’opération s’est effectuée en deux temps : d’abord il y a eu l’immersion des sacs de farine de blé, ensuite l’incinération des sacs d’haricots avariés dans la rivière Kwilu.
Ces produits impropres à la consommation ont été saisis il y a de cela 39 jours par des agents de l’OCC/Lufu-Toto, dans la province du Bas-Congo.
Malins qu’ils étaient, ces opérateurs véreux ont tenté en vain de tromper la vigilance des agents de l’OCC. Ils ont conditionné les farines de blé en provenance de la Turquie et de la Russie dans les sacs de la Minoterie de Matadi (Midema) et de la sucrière de Kwilu-Ngongo.
Cette malhonnêteté n’est pourtant pas un cas isolé. C’est la cinquième fois que l’Agence de l’OCC/Lukala réussit à mettre la main sur ces produits impropres à la consommation.
Fidèle à son rôle de sécuriser la santé du peuple congolais, l’Office congolais de contrôle mérite bien des éloges. Après les biscuits et chocolats Candy ainsi que les farines de maïs, cette fois-ci l’OCC vient d’intercepter une cargaison de sacs de farine de blé et de haricots impropres à la consommation.
Les frais de consignation de ces produits impropres dans les entrepôts tout comme ceux de manutention, de déplacement de différents intervenants aux dossiers de destruction, sont toujours à la charge de l’Office congolais de contrôle. Or, depuis la publication du décret n°01/32 du 29 juin 2009, l’OCC ne reçoit plus les frais de ses prestations.
Vigilance
C’est dans ce contexte que le député national Jean-Claude Vuemba qui a assisté à la destruction de cette cargaison de farine de blé et de haricots, a demandé aux agents de l’OCC d’être vigilants et surtout de continuer à bien faire leur travail. Il a, de son côté, promis de prendre langue avec le Premier ministre Matata afin qu’une solution durable soit trouvée le plus tôt possible. Car, a-t-il dit, c’est durant la fin de l’année que certains commerçants tentent de faire entrer des produits impropres à la consommation.
Conscient de conséquences de cette décision, le directeur général de l’OCC, Albert Kasongo Mukonzo qui a tiré les leçons de la conférence d’Hanoï sur l’agro-terrorisme, avait déjà instruit tous les agents de l’OCC d’être vigilants en attendant que le gouvernement revienne à sa décision. « L’OCC continuera à remplir ses missions même bénévolement, car la santé n’a pas de prix », a déclaré Albert Kasongo.
Le Directeur Général de l’OCC, Monsieur Albert KASONGO MUKONZO
De leur côté, les communs des mortels ne cessent de se poser la question de savoir : « Qu’est-ce qui avait motivé le gouvernement Muzito à signer ce décret ? Aujourd’hui, il ne se passe pas un mois sans que l’OCC, en tant qu’organisme chargé de la préservation de la santé de la population, ne tombe sur des produits impropres à la consommation. A Matadi, un lot de sucre et de haricots avait été saisi. A Kasumbalesa dans la province du Katanga, des poulets impropres avaient été saisis. A Beni et à Butembo, l’OCC est également tombé sur des produits impropres.
Reconnaître à l’OCC son droit de perception des frais
Au regard des décisions prises par le gouvernement central, plusieurs observateurs se posent une série de questions : « La RDC est-elle devenue une poubelle de l’Afrique centrale ? Qui a poussé le Premier ministre Muzito à signer un décret annulant la perception des frais de contrôle à l’importation et à l’exportation des denrées alimentaires à l’OCC ? A-t-on mesuré les conséquences de cette décision ? ».
Interdire l’OCC à ne plus percevoir ces frais équivaut implicitement à lui demander de ne plus effectuer le contrôle de qualité à l’import et à l’export, requis par l’article 4 du décret fixant ses statuts. Or, l’objectif poursuivi par le contrôle de qualité est de préserver la santé de la population en la mettant à l’abri de la consommation des produits impropres.