La saisie par l’Office Congolais de Contrôle (OCC) des produits impropres à la consommation est soumise à une rude épreuve. Pour cause, le premier ministre Muzito a signé un décret annulant la perception des frais de contrôle (frais Tally) à l’importation et à l’exportation des denrées alimentaires à l’OCC.
Pour l’OCC, ce décret n’a pour objectif que de tuer la population congolaise. Et par conséquent, si l’OCC se désengageait ou se soustrayait tout simplement à l’import comme à l’export, cela signifie que désormais, la population doit commencer à consommer des produits impropres. De là, la RDC va davantage mériter le qualificatif de poubelle du monde entier où tous les déchets sont jetés.
En effet, contrairement aux accusations dont il ne cesse de faire l’objet, l’OCC est plus que jamais décidé à préserver la santé de la population en la mettant à l’abri de la consommation des produits impropres. La saisie par l’OCC/Lukala de 2 840 sacs de maïs avarié impropres à la consommation, d’origine Uruguayenne, en provenance de l’Amérique latine via Angola, en est une preuve éloquente. Sans compter le lot important saisi à la frontière avec l’Angola. Et cette situation a tendance à se généraliser sur l’étendue du territoire national.
Malheureusement, au lieu que la marchandise retourne à son lieu de provenance, ces produits ont pris la direction de la RDC, par la frontière avec l’Angola, plus précisément à Lutu. C’était sans compter avec la vigilance tous azimuts des agents de l’OCC affectés aux frontières qui ont intercepté ces produits et les ont entreposés dans deux entrepôts, attendant la réquisition du parquet de Mbanza Ngungu pour leur destruction.
Nécessité d’abroger le décret du 1er ministre
C’est au regard de cette réalité désolante que l’OCC exige l’abrogation pure et simple du décret N°011/32 du Premier Ministre Adolphe Muzito pour sauvegarder la santé de la population congolaise. C’est la quintessence de la correspondance que la délégation syndicale nationale de l’Office congolais de contrôle a adressée au Premier ministre Adolphe Muzito, il y a quelques mois.
Signalons que ledit décret en soi, demande à ce que les frais de Tally ne soient plus perçus. Or, « ceci constitue pratiquement 40% des nos recettes », peut – on lire dans cette correspondance. Actuellement, le budget est en cours d’exercice. C’est donc inconcevable pour une si haute autorité budgétaire de s’octroyer le pouvoir totalitaire et d’enlever à l’OCC une rubrique importante devant pourtant lui permettre de couvrir ses charges dans la totalité.
Aujourd’hui, avec cette suppression des frais de Tally, l’OCC se retrouve face à de sérieuses difficultés et ne sera certainement plus en mesure de supporter ces charges.
Vigilance malgré tout
Mais en dépit de cette situation combien inconfortable à laquelle il est confronté et conscient des conséquences de cette décision visiblement suicidaire, le DG de l’OCC, Albert Kasongo Mukonzo a, après avoir tiré les leçons de la conférence d’Hanoï sur le terrorisme alimentaire auquel il a pris part, demandé à tous les agents d’être de plus en plus vigilants et de ne point baisser les bras dans leur mission. Et ce, en attendant que le gouvernement revienne à la raison.
Il y a lieu de rappeler que le décret supprime les frais perçus par l’OCC pour le contrôle à l’importation des denrées alimentaires, aussi pour supprimer les frais relatifs au contrôle par l’OCC, des produits d’origine toxiques, la taxe sur l’importation des matériels de télécommunications, les frais de Tally perçus par l’OCC, les taxes de containers.
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16 février 2012 © L’Avenir – Doudou Esungi