L’Organisation Mondiale du Commerce (OMC, ou World Trade Organization, WTO, en anglais) est une organisation internationale qui s’occupe des règles régissant le commerce international entre les pays. Au cœur de l’organisation se trouvent les accords de l’OMC, négociés et signés en avril 1994 à Marrakech par la majeure partie des puissances commerciales du monde et ratifiés par leurs assemblées parlementaires. L’OMC a pour but principal de favoriser l’ouverture commerciale. Pour cela, elle tâche de réduire les obstacles au libre-échange, d’aider les gouvernements à régler leurs différends commerciaux et d’assister les exportateurs, les importateurs, et les producteurs de marchandises et de services dans leurs activités.
Logo l’Organisation Mondiale du Commerce
Depuis 2001, le cycle de négociation mené par l’OMC est le Cycle de Doha. Bien que l’OMC ne soit pas une agence spécialisée de l’ONU, elle entretient des liens avec cette dernière. Le siège de l’OMC est au Centre William Rappard, à Genève. Le 26 mai 2005, le Français Pascal Lamy obtient le poste de directeur général de l’organisation, succédant ainsi au Thaïlandais Supachai Panitchpakdi. Son mandat a été reconduit en avril 2009 pour quatre années.
Histoire
L’OMC est née le 1er janvier 1995, mais le système commercial qu’elle représente a presque un demi-siècle de plus. En 1947, l’Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT : General Agreement on Tariffs and Trade) établissait les règles du système, dont le cinquantième anniversaire a été commémoré lors de la deuxième réunion ministérielle de l’OMC, qui s’est tenue à Genève en mai 1998. L’Accord général a rapidement donné naissance à une organisation internationale officieuse, existant de fait et aussi dénommée officieusement GATT, qui a évolué au fil des ans à travers plusieurs cycles (ou rounds) de négociation.
Le sommet de Cancún de 2003 a été marqué par une alliance entre certains pays du tiers-monde contre les projets de libéralisation des services qui étaient sur la table des négociations. Cette alliance visait à obtenir de la part des pays riches une modification de leurs politiques agricoles et a abouti, face au refus de ceux-ci, à l’échec des négociations.
Champ d’application
L’OMC s’occupe du commerce des marchandises (GATT 1947/ 1995/ dumping/ subventions/ mesures sanitaires/ etc), des services (AGCS selon quatre modes, télécommunication/ offerts sur place/ grâce à l’investissement/ grâce au déplacement mais sans investissement), des biens agricoles (ASA) et industriels, et de la propriété intellectuelle (les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC)).
Il existe des accords dit « plurilatéraux » dans des domaines plus spécifiques et qui ne concernent qu’un nombre limité de pays. Il s’agit : des aéronefs civils (Boeing, Airbus, Embraer,Bombardier, etc.) et les marchés publics. Les produits laitiers et la viande bovine sont deux domaines politiquement sensibles et qui n’ont pas pu encore être réglés par l’OMC.
Fonctionnement
L’OMC est avant tout un cadre de négociation, un lieu où les gouvernements membres se rendent pour essayer de résoudre les problèmes commerciaux qui existent entre eux. La première étape consiste à discuter. Ces négociations demandent des moyens importants pour pouvoir être suivies efficacement par les membres de l’organisation (juristes, experts, etc.). L’OMC fonctionne sur un mode démocratique au sens où chaque État représente une voix, quel que soit son poids politique ou économique.
Sommets
En 1996, la première conférence ministérielle se tient à Singapour. Lors de cette première rencontre, il est décidé de créer trois nouveaux groupes de travail. Un sur le commerce et l’investissement, un sur l’interaction du commerce et de la politique de la concurrence et un sur la transparence des marchés publics. Ces sujets sont généralement désignés sous le nom de« questions de Singapour ». En 1998, la 2e conférence ministérielle se tient à Genève. Le commerce électronique est ajouté au programme de travail de l’OMC. En 1999, la troisième conférence ministérielle, à Seattle aux États-Unis, s’est conclue sur un échec, les délégations des cent-trente-cinq pays membres se séparant sans lancer le cycle du « millénaire ». Les pays du Sud forment pour la première fois un bloc de négociation.
En 2001, la quatrième conférence ministérielle, à Doha, au Qatar, marque le début du cycle de Doha, du programme de Doha pour le développement et du lancement d’un programme de négociations sur trois ans, comprenant notamment les services. La question de l’accès des pays les plus pauvres aux médicaments s’est trouvée au centre des discussions, ce qui permet leur ralliement au principe de l’ouverture d’un nouveau cycle. En 2003, la cinquième Conférence ministérielle de l’OMC, à Cancún, au Mexique, marque le second échec en quatre ans, principalement à cause de l’opposition entre grandes puissances et G22 sur le dossier agricole. En 2005, la sixième Conférence ministérielle de l’OMC, à Hong Kong, débouche sur un accord sur la suppression, d’ici à 2013, des subventions aux exportations agricoles.
Accords
Il existe plus de cent accords définissant les règles de fonctionnement de l’OMC. Le principal accord est l’Accord cadre instituant l’OMC.
Trois accords importants définissent les règles du commerce dans le domaine des marchandises, des services et de la propriété intellectuelle :
- Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT), toujours en vigueur mais appelé désormais « GATT 1994 ».
- Accord général sur le commerce des services (AGCS, en anglais GATS)
- Accord sur les Aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC, en anglais TRIPS)
Deux autres accords définissent la procédure de règlement des différends et l’examen de la politique commerciale des gouvernements. De nombreux accords complémentaires et annexes contiennent des prescriptions plus précises pour certains secteurs ou pour certaines questions comme l’accord sur l’agriculture, l’accord sur les mesures sanitaires et phytosanitaires (SPS), l’accord sur les mesures concernant l’investissement et liées au commerce (en Anglais TRIMs) ou l’accord sur les obstacles techniques liés au commerce (en anglais TBT).
Les travaux menés actuellement par l’OMC découlent en majeure partie des négociations qui se sont tenues de 1986 à 1994, dénommées le Cycle d’Uruguay, et de négociations antérieures qui ont eu lieu dans le cadre de l’Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT). L’OMC accueille actuellement de nouvelles négociations, dans le cadre du Programme de Doha pour le développement lancé en 2001. Lorsque les pays se sont heurtés à des obstacles au commerce et ont voulu les réduire, les négociations ont contribué à libéraliser le commerce. Mais l’OMC ne s’emploie pas seulement à libéraliser le commerce, et dans certaines circonstances, ses règles peuvent favoriser le maintien d’obstacles au commerce – par exemple pour protéger les consommateurs ou empêcher la propagation d’une maladie. Cela n’a cependant pas empêché l’organe de règlement des différends de l’OMC de pénaliser l’Union européenne pour avoir refusé d’importer du bœuf aux hormones américain.