Depuis quelques années, la République démocratique du Congo a rompu avec la grande production et exportation du café et du cacao. Pour relever le défi, la Fédération des entreprises du Congo (FEC), en collaboration avec le Fonds de promotion de l’industrie (FPI), l’Office national de gestion de fret multimodal (Ogefrem), l’Office national de café (ONC), Office Congolais de Contrôle et autres, organise à Kinshasa le forum sur la filière Café Cacao, du 18 au 20 juin 2018. Tous les intervenants dans la chaîne de valeur y prendront part.
Pendant trois jours, les discutions seront focalisées atour des problématiques spécifiques reparties en thématiques portant sur toute la chaîne de valeur du café-cacao, la normalisation, la fiscalité et parafiscalité, la fraude, le financement, le partenariat public-privé, l’autonomisation ainsi que la prise en charge des femmes et jeunes producteurs et exportateurs.
Le choix porte sur les filières café et le cacao se justifient, expliquent les organisateurs, dans la mesure où la RDC, jadis comptée parmi les grands producteurs et exportateurs de ces deux produits, a perdu sa place et sa production ne fait que baisser depuis plus d’une décennie. Dans cette optique, les organisateurs du forum sont d’avis qu’il est temps de procèdes à de réflexion plus judicieuses sur la stratégie de la relance des filières de la relance des filières café-cacao en RDC, étant donné que le café et le cacao occupent une place de choix dans l’économie congolaise.
A l’issue du forum, la stratégie mise en place touchera directement ou indirectement environ 1 000 000 de mena es agricoles soit environ 6 000 008 de personnes vivant du Caire et du cacao en milieu rural. La stratégie qui a adoptée à l’issue du forum permettra de générer des richesses en milieu essentiellement rural mais également tout au long de la chaîne de valeur. Elle permettra, par conséquent, la création ou la réactivation de nombreux emplois à tous les niveaux des filières.
Nouvelles ambitions
A travers ce forum, les participants devront réfléchir sur les principales causes de cette descente aux enfers de la production du café et du cacao. Il sera également question d’envisager quelques pistes de solution pouvant permettre de renouer avec une exportation annuelle du café pouvant dépasser 100 000 tonnes par an. Au cours d’un cocktail organise en prévision du lancement forum expo Café Cacao, le président du comité préparatoire du forum, Emmanuel Kwakagara a eu les mots Justes pour circonscrire le cadre autour duquel sera organisé le forum.
Ce forum aura pour objectif d’afficher de nouvelles ambitions pour le secteur agricole, à travers des discussions enrichissantes portant sur la stratégie de relance des filières café et cacao de notre pays. C’est ainsi qu’il regroupera tous les acteurs impliqués dans ces filières… La stratégie de relance des filières café-cacao en RDC couvre l’ensemble des composantes de la chaîne de valeur la recherche, la vulgarisation, l’encadrement, la production, la transformation, l’usinage, la commercialisation la torréfaction et l’exportation a-t-il explique.
Notons que les statistiques nationales indiquent que les exportations annuelles du café de la République démocratique du Congo atteignaient 120 000 tonnes en 1989. Elles se sont effondrées lors des vingt dernières années pour atteindre 8919 tonnes en 2010 pour une recette d’exportation de plus ou moins 17 millions USD. Entre temps, l’Ouganda voisin produit 230.000 tonnes de café avec des recettes atteignant plus de 700 millions USD. Ce qui constitue chaque année une perte de revenus d’environ 235 millions USD pour l’économie congolaise.
« Dans les années 15720 et 1980, les exportations de café dépassaient tous les autres produits agricoles d’exportation en RDC. Elles représentaient entre 70% et 15% de la valeur des exportations totales du pays et entre 70 et 85% des exportations du secteur agricole. Cet effondrement du secteur café a eu un effet socio-économique négatif dans les zones rurales du pays, contribuant au développement de la pauvreté extrême, à l’insécurité alimentaire et au faible accès aux services de base a rappelé le président du comité l’organisation.
Concernant cacao, la RDC exporte 30 000 tonnes par an pendant que la Cote d’Ivoire et le Cameroun exportent respectivement plus d’un million de tonnes pour la Côte d’Ivoire et 230 000 tonnes pour le Cameroun. De 300 exportateurs forme s’il y a plus de dix ans, la RDC est passée a environ une vingtaine actuellement, la quasi-totalité étant basée à l’Est du pays.